Julie Schalch
LBS-Cup Waiblingen 2016 (GER)
Julie SCHALCH [10] (SUI) - Nastasja Mariana SCHUNK (GER) - 1-6 / 6-2 / 6-0
Julie doit se montrer conquérante dès le début du match, elle ne doit pas attendre de voir comment joue son adversaire avant de se mettre dans le bain. Cette réaction tardive peut jouer en sa défaveur selon la joueuse qu’elle a en face. Attention à être prête et en jambes dès le premier point du match ! Elle fait toujours quelques petites crises et s'agace trop vite lorsqu’elle fait des fautes, mais dans l’ensemble elle s’améliore au niveau comportement. Souvent insatisfaite, elle doit encore faire un gros travail dans ce domaine et accepter de faire des fautes. Avec son jeu principalement basé sur l’attaque, c’est absolument normal qu’elle commette des erreurs de temps à autre. Elle doit apprendre à tourner vite la page pour pas que ce mal être impacte les points suivants. Elle ne gère encore pas assez ses émotions et je pense qu’il faut creuser là derrière. Il faut également qu’elle parvienne à soulever le positif et non pas exposer sans cesse le négatif. Elle doit aussi accepter par moment que son adversaire joue bien et fasse de jolis points.
Natalia ARUJ (ARG) - Julie SCHALCH [(SUI) 10] - 6-2 / 3-6 / 6-3
À nouveau, Julie se bat bien, et une fois de plus, contre une joueuse très coriace. Pas facile mentalement d’enchaîner les matches avec à chaque fois cette pression pour revenir au score. Il faut impérativement qu’elle analyse le jeu adverse durant l’échauffement, points forts, points faibles, et voir comment elle peut adapter son tennis pour gêner un maximum son adversaire. Trop de jeux s’écoulent avant de comprendre comment il faut jouer. Julie laisse beaucoup d’énergie en début de match pour trouver son rythme et revenir au score. Je pense qu’en fin de partie, quand il faut être encore plus vigilante et décisive dans ses choix, elle y laisse des plumes, autant physiquement que mentalement. La victoire s’est jouée en début de 3ème set, là où elle aurait eu besoin de toute sa concentration et toute son énergie.
en résumé...
Entre les matches, Julie se comporte bien, un peu comme une petite professionnelle, elle fait attention à son alimentation, sa préparation, ses échauffements, ses affaires (raquettes, boissons, etc.), bref, elle prouve qu’elle en veut et c’est beau à voir. Je la trouve plus calme et moins turbulente qu’il y a quelques mois, posée et consciente que le chemin sur lequel elle a décidé de marcher est encore long.
Sur le terrain, il y a encore très souvent cette frustration constante qui la poursuit lorsqu’elle commet une faute. C’est impressionnant de voir dans quel état moral elle se met après la perte d’un point. Que ce soit 0-40 ou 40-0, sa frustration est la même. Elle doit prendre conscience qu’avec un jeu comme le sien, basé principalement sur l’offensive, qu’il est impossible de ne jamais commettre de fautes. Pour la suite de sa progression, il faut impérativement qu’elle accepte cela et qu’elle relativise sur certaines de ses erreurs. Réussir à tourner la page et se concentrer sur le point suivant. Qu’elle se révolte et s’énerve momentanément lorsqu’elle perd un point, je trouve ça relativement normal si son comportement reste acceptable, mais qu’elle se mette dans un état de crises et de larmes si rapidement, je ne le conçois pas. Est-ce la peur de perdre ? De gagner ? La peur de décevoir ses coaches, ses proches ? Après discussion, elle n’arrive pas encore à mettre de mots sur ce comportement, elle ne l’explique pas. C’est à nous, coaches et encadrement, de trouver des solutions pour l’aider et faire que ses attitudes extrêmes ne prétéritent sa progression.
Un mot sur les phases de repos. Julie a enchaîné les bons résultats ces dernières semaines ce qui ne lui laisse pas forcément beaucoup de répit entre les compétitions. Malgré son enthousiasme, ce dernier tournoi avant les vacances a tout de même soulevé quelques signes de fatigue. Sans connaître le rythme ou la cadence qu’une joueuse R1 de 13 ans est capable d’assumer, il ne faut pas omettre les temps de repos. Oui, Julie a des ambitions, elle sait qu’elle doit travailler pour atteindre les objectifs, mais si la phase de repos est négligée, des défaillances physiques ou mentales peuvent se révéler. La balance n’est certes pas facile à stabiliser, mais pour que sa motivation, sa niaque et son envie de jouer perdurent, c’est un point à mettre dans les priorités.
Pour conclure (et là c’est peut-être + le parrain qui parle), un point primordial, Julie doit prendre plus de plaisir sur un court de tennis ! Je sais que le plaisir passe par la victoire, mais pas seulement ! On sent qu’elle aime jouer, on sent qu’elle aime ce qu’elle fait, on le voit, elle le traduit parfois par des sourires et des « Alleeeez ! », mais selon moi, pas suffisamment pour une joueuse de son âge.
Je suis très fier de Julie et de son parcours, elle a un grand potentiel à faire valoir, alors autant professionnelle et travailleuse qu’elle puisse être, et autant caractérielle qu’elle nous le montre sur un court, elle doit prendre, avant tout, du plaisir à jouer !